Samedi dernier invité à diner chez un copain triathlète , j’ai assisté à une scène de ouf, à mettre dans la rubrique « Tous avec José contre le triathlon ».

Après un délicieux repas mitonné par la maitresse de maison, la montre garmin de mon ami sonne, et je le vois prendre au moins 50 pulses d’un coup, les pupilles dilatées avec le même regard du hérisson pris dans les phares d’une voiture.
Et voilà qu’il fait 2 à 3 tours sur lui même tel un chien avant de se coucher en marmonnant des incantations inaudibles à la Gandalf, il fonce vers l’entrée et revient avec sa carte bleu.

Il me regarde sans me voir en me disant « j’ai un truc à faire de très important » , d’accord , je me dis qu’il boursicote et qu’il s’apprête à faire une opération boursière de la plus haute importance...

Il s’installe devant son ordi avec une bouteille d’eau à proximité, le regard fixé sur l’écran il est tellement concentré qu’il pourrait travailler chez NESTLE, et le voilà qu’il fait le décompte « 5,4 ,3,2,1 MINUIT » il se met à pianoter sur son clavier aussi vite qu’une secrétaire sur sa JAPY , des gouttes de sueurs grosses comme des olives coulent le long de ses tempes.

Il devient rouge écarlate, il suffoque, il sert les dents, il manque même de basculer de son tabouret avant de se retenir au plan de travail, je vois tout son corps se tétaniser, pour enfin finir en hurlant, « c’est bon je l’ai, je l’ai, chérie réveille les enfants, je l’ai ».

2 secondes après il s’affale sur la table en essayant de retrouver son souffle, moi au fond du canapé médusé, je lui dis « c’est bon tu es riche, tu l'as eu ton million ? », il ne me répond pas, il ne m’a pas entendu, il lui faudra 2 bonnes minutes pour reprendre ses esprits.
Je le revois encore tournant la tête vers moi, les yeux humides en m’annonçant avec dans la voix l’émotion des grands moments d’une vie humaine, « c’est bon je l’ai, j’ai mon dossard pour le triathlon de Royan ».

Maintenant c’est à moi d’être sous le choc, j’ai bien entendu, mais je suis incapable de répondre, il me faudra 5 minutes et un petit remontant, pour enfin revenir à la réalité.

Cette histoire est totalement véridique, j’ai un peu exagéré sur les gouttes de sueurs comme des olives, mais elles étaient au moins de la taille de raisins secs.

Le monde triathlètique m’étonnera toujours.